Nicolas Gémus présente le cinquième titre de sa série librement intitulée « Une chanson par mois » : Nous aurons, de Richard Desjardins, interprétée ici en compagnie de Jorane, collaboratrice invitée.
Rappelons que cette nouvelle pièce arrive à la suite de Rutebeuf (Léo Ferré), Il voyage en solitaire (Gérard Manset), Marjolaine (Zachary Richard/Michel Rivard), et La Manic (Georges D’Or). Des chansons bien aimées de Nicolas, qui l’accompagnent depuis ses débuts d’auteur-compositeur-interprète, il y a quelques années.
Ce que Nicolas en dit :
Nous aurons, morceau de « repossession » et d’avenir, est écrit par Richard Desjardins et figure sur l’album Kanasuta paru en 2004.
Monument de chanson d’un monument d’artiste, j’ai eu envie de le reprendre car, au moment où nous sommes bombardés de partout par les scénarios catastrophes, j’ai ressenti le besoin d’investir la vision d’un avenir lumineux. Pour traverser ce 21ème siècle qui comporte déjà son lot de défis, j’ai d’ailleurs l’impression qu’on aura grand besoin de « roses noires pour tuer la haine » et d’« amours qui valent la peine ».
Dans la version originale, si la deuxième partie de la pièce est portée par une chorale d’enfants, qui incarnent en toute innocence un futur plus vaste et plus entier, j’ai eu l’honneur que Jorane accepte de mêler sa voix à la mienne pour cette reprise.
Ce texte montre aussi à quel point on peut traiter d’un sujet en profondeur avec si peu de mots. Avec seulement dix lignes, c’est un de mes préférés du répertoire québécois.
Pour terminer cette introduction, le voici en intégralité :
« Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine.
Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d’argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionnaires
Des réservoirs d’années-lumière.
Et s’il n’y a pas de lune,
Nous en ferons une »