Nicolas Gémus présente la deuxième chanson de la série d'interprétations qu'il consacre à des classiques du répertoire francophone. Des textes et des mélodies qui le touchent et qu'il a le goût de partager.
Voici ses mots au sujet de ce titre qui parait après Rutebeuf de Ferré.
J’ai découvert Gerard Manset en même temps que cette chanson, grâce à une reprise d’Alain Bashung sur l’album Bleu Pétrole.
Dans Il voyage en solitaire (1975), l’auteur se livre avec franchise et dans des mots simples.
Il est question de liberté, mais aussi d’une touchante solitude ;
« Mais il est seul,
Un jour,
L’amour,
L’a quitté s’en est allé,
Faire un tour de l’autre côté d’une ville où
Y’avait pas de place pour se garer. »
J’aime aussi cette vieille idée dont j’ai oublié l’origine ; que l’humilité, c’est seulement être lucide sur la place qu’on occupe dans le monde.
La même conscience m’a semblé vivre chez le voyageur de Manset, dans le dépouillement d’une « vie sans mystère qui se passe de commentaires ».
Enfin, j’ai été ému de voir que, s’il marche seul, le personnage reste solidaire aux joies et aux souffrances communes.
« Il sait ce qu’il a à faire, il chante la Terre ».
